mardi 24 mars 2009

Témoignage d'un ex-officier de police



Sans casque, ni bouclier : témoignage d’un ex-officier de police. Avant que Sarkozy ne soit élu, il était ministre de l’Intérieur, un rôle qu’il a voulu dans le gouvernement, un rôle fait pour lui.
Présentation :

Parce que la répression syndicale touche tous les milieux et qu’il convient tout particulièrement de museler ceux qui occupent des postes clés comme dans la police, un témoignage contre les catégorisations faciles, les analyses simplificatrices qui s’adressent à toutes et à tous.

Un témoignage qui éclaire aussi sur une des réalités de l’application des politiques sécuritaires mises en oeuvre par les derniers gouvernements. Ce témoignage a été tourné à la suite d’une rencontre. Lors d’une de ces conférences sur la politique sécuritaire et ses dérives. Vers la fin, un homme s’est levé. Il a déclaré qu’il venait de quitter la police, que la plupart des dérives que l’on venait d’évoquer n’étaient pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’une politique élaborée au plus au niveau et transmise, ensuite, de manière pyramidale à travers la hiérarchie policière.

Il avait réussi à s’en sortir, au prix d’un changement de carrière complet, là où la plupart de ses collègues avaient fini par plier l’échine ou par « craquer ». Des mois, des années de lutte, pour ne pas se faire broyer administrativement et humainement par un système d’autant plus puissant qu’il a quasiment éliminé toutes formes de contestation en son sein.

Les résultats de Sarkozy en tant que ministre de l’Intérieur :
Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, pendant près de quatre ans (du 7 mai 2002 au 31 mars 2004 puis du 31 mai 2005 à mars 2007) présente, comme candidat, un bilan qui se veut évidemment avantageux. Qui n’en ferait autant ? Là, il n’est pas question de rupture. Le candidat défend son action et le bilan est simple. Il a été dressé solennellement lors d’une conférence de presse par le ministre -ou le candidat - le 11 janvier 2007. La délinquance augmente quand la gauche est au pouvoir, 17,8% entre 1997 et 2002. Elle baisse sous sa férule : - 9,4%. 17,8%, c’est beaucoup au passif de la gauche. Plus que ce que les policiers eux-mêmes annonçaient le jour même : +16,26% de 1997 à 2001. Plus que ce qu’il écrivait lui-même un an plus tôt : “ la délinquance avait progressé de 14,5 % entre 1999 et 2002".
En cinq ans, de l’aveu même du ministère de l’intérieur, les violences physiques ont augmenté de 13,9% (conférence de presse du 11 janvier 2007). 434.183 actes de violences volontaires à l’intégrité physique en 2006, soit environ 50.000 victimes de plus qu’en 2001.

Et à force d’interpeller n’importe qui, on peut légitimement se demander si parmi les 530.000 personnes gardées à vue en 2006 et donc intégrées aux fichiers de police, ne se sont pas glissés, dans ce peuple grandissant des suspects, quelques dizaines de milliers de purs innocents. Au rythme de 40.000 gardés à vue en plus chaque année, un simple calcul de probabilité fait frémir.


(Source)

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