vendredi 5 juin 2009

Obama - Homme de paix



Tant que notre relation sera définie par nos différences, cela renforcera ceux qui préconisent la haine plutôt que la paix et qui promeuvent le conflit plutôt que la coopération, qui peut aider nos peuples à atteindre la justice et la prospérité. Ce cycle de méfiance et de discorde doit prendre fin.

— Barack Obama


Samuel Huntington et les adeptes du fameux conflit de civilisations entre l'Occident chrétien et le monde musulman ont dû rester de marbre hier. Barack Obama a parlé de respect mutuel, de dialogue. Il a condamné le recours à la violence et évoqué tous les principaux conflits du moment.

Surtout, il a dressé un véritable éloge de la culture musulmane, de ses apports culturels à l'histoire humaine, de sa participation à la société américaine. Citant le Coran à quatre reprises. Estimant même qu'il est de sa responsabilité de « combattre les préjugés négatifs » sur l'islam. Son entourage annonçait un discours historique. Il l'est.

À l'évidence, dans le sillage de l'interview qu'il a accordée récemment à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, Obama persiste et signe. En parlant directement à la rue arabe, il vise à changer radicalement l'image de l'Amérique dans le monde musulman. La rupture avec Bush est totale. En s'inspirant de l'esprit de la campagne qui l'a mené à la Maison-Blanche, Obama met son identité plurielle au service d'un projet politique ambitieux.

Ainsi, on l'a entendu, hier, dire son identité chrétienne tout en évoquant son père et ses origines musulmanes. Il a redit ses prénoms, Barack et surtout Hussein, que la droite religieuse américaine la plus radicale et les colons israéliens les plus extrémistes prononcent avec haine depuis des mois. À l'adresse des Arabes, Palestiniens et autres, il a condamné la violence comme instrument de lutte et de progrès, en s'appuyant sur le long cheminement des Afro-Américains vers la pleine reconnaissance, consacrée par sa propre élection.

Le désir d'Obama de réconcilier les États-Unis et l'islam était résumé dans cette phrase : « Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix. » C'est en cela que les colombes se distinguent des faucons. Ce qui agace probablement Ben Laden, qui n'existe pas sans ennemi. Il n'a pas manqué, d'ailleurs, de sortir de sa grotte à la veille de ce discours.

Cette main tendue aux musulmans apparaîtra bien naïve à nombre d'observateurs. Les bons sentiments d'Obama risquent, dans les prochains mois, de se heurter à la dure réalité des dossiers sensibles de la région. L'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak, l'impasse entre Israéliens et Palestiniens. Le président américain a évoqué, un à un, ces écueils. Il a appelé tous les acteurs à la responsabilité et au parler vrai. Il ne pouvait le faire de façon aussi ouverte et globale qu'en début de mandat.

On aurait sans doute tort, cependant, de dissocier les idéaux exposés par Obama, qui l'inscrivent dans l'héritage de Kennedy, de la gestion politique de ces conflits. Car l'alliance du charisme et du pragmatisme n'est pas nouvelle dans la politique étrangère américaine.

Dans les valises du plan Marshall, le jazz, le cinéma et la célèbre boisson pétillante made in USA étaient des instruments non négligeables de diffusion du modèle américain. Bush fit de même dans sa croisade contre l'« axe du mal » et dans la diffusion culturelle de l'identité occidentale. À présent, Obama, qui incarne un multiculturalisme apaisé, joue, lui aussi, cette carte, qu'il considère cruciale pour le maintien du rôle des États-Unis dans le monde. Et pour la paix.

Source : http://www.ledevoir.com/

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Pour ma part, je dis bravo, attendons la suite.

Tiens pour la "touche" comique :

Obama boude-t-il l’hospitalité française ?
Comme prévu, le président américain Barack Obama sera présent lors des cérémonies de commémoration du débarquement du 6 juin 1945. Aucune rencontre à titre privé avec le président Sarkozy n’est au programme du week-end.

Source : http://www.rtlinfo.be/

1 commentaire:

  1. Oui très bon discours d'Obama mais soyons vigilants sur la suite. Cela m'étonnerait que la puissance américaine ait changé radicalement de pied et pense que l'heure est à la fraternité mondiale...
    mais enfin cela va dans le bon sens. Attendons la suite. Et oui il aura le mérite de mettre la gauche bien-pensante face à ses contradictions:
    http://la-loire-soutient-segolene-royal.over-blog.com/article-32239100.html

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